Le nom dit bien ce qu'il veut dire, peindre par empâtements signifie qu'on charge son pinceau d'une grosse quantité de pâte colorée, ce qui aura pour effet de donner du relief et de l'opacité à la couche peinte. La couleur utilisée sera épaisse, la plupart du temps non diluée.
Si, en sortant du tube elle est trop chargée en huile, il sera possible de l'éponger en déposant quelque minutes la couleur sur un carton, sur un journal, sur un chiffon ou sur du bois poreux, matières qui feront office de buvard.
Le pinceau utilisé est la brosse. Il est généralement en soie de porc et présente donc plus de fermeté que le poil de martre ou le poil synthétique, généralement trop souples pour s'adapter à la technique.
Le couteau (ou spatule) et le shaper peuvent également être utiles si on veut créer des traces aux contours francs ou marquer des sillons ressemblant à une sorte de "talochage". Le couteau peut être utilisé sur sa largeur ou sur sa pointe, en le tirant ou en le poussant, mais aussi sur son tranchant, ce qui permet de tracer des lignes fines plus ou moins droites contenant une matière.
deux brosses en soie de porc, trois couteaux de tailles différentes et un shaper, pinceau avec embout biseauté en caoutchouc dur
empâtements réalisés par un tracé horizontal du couteau posé à plat
tracé vertical
traces fines réalisées par le tranchant du couteau
Exemples d'oeuvres :
Les Tournesols de Vincent Van Gogh, 1889, huile sur toile de 73 x 95 cm,
Van Gogh Museum, Amsterdam (Vincent van Gogh Foundation)
La couleur, lorsqu’elle est liée à la figuration, peut s’éloigner du strict rôle d’identification (« le ciel est bleu, les toits sont rouges... »). Il est intéressant d’évoquer les couleurs présentes en architecture ou sur certaines sculptures, avec notamment une réflexion sur la restauration lorsqu’il s’agit des couleurs souvent disparues des statues grecques antiques, ou des façades des cathédrales, entièrement peintes. Dans l’usage courant, certaines couleurs sont associées à des émotions ou des sentiments : le rouge pour la colère, le bleu pour la peur, etc. La couleur peut être choisie indépendamment de ces représentations, celles-ci variant selon les sociétés.
Le temps peut être lié à la narration. La narration est l’acte de langage par lequel on raconte quelque chose. Les éléments du langage des arts plastiques permettent ainsi de raconter de manière visuelle. La relation entre narration et temps est évidente dans un film, une vidéo ou une bande dessinée (accélération ou ralentissement dans la narration). La Tapisserie de Bayeux, 70 mètres de long, réalisée au XIe siècle retrace l’histoire mouvementée de la conquête du trône d’Angleterre par Guillaume le Conquérant.
Le temps représenté dans l’œuvre peut être suggéré par un mouvement, la vitesse, par une répétition d’un même personnage évoquant un déplacement (dans les œuvres du mouvement futuriste, par exemple). Le temps peut être arrêté tel un instantané photographique (Le Sacre de Napoléon, David 1806-1807). L’œuvre peut rendre compte de moments fugaces (Série des Meules, Monet, plus d’une vingtaine de toiles vers 1890).Dans le cas d’une image fixe, le spectateur (re)construit mentalement le récit, à partir d’une répétition de formes, la mise en scène de personnages, le hors champ, une action arrêtée, une profusion de détails, une succession d’événements, l’organisation dans l’espace de l’œuvre etc. Il est possible également de faire cohabiter plusieurs temps dans un même espace, comme cela est l’usage dans les représentations du Moyen Âge.
Le temps est également celui de la création de l’œuvre, pouvant être rendu lisible par l’artiste. Il est également celui qui s’écoule depuis la création de l’œuvre, qui peut occasionner des changements, parfois voulus comme dans certains bâtiments en architecture par exemple ou encore des altérations nécessitant une restauration.
Le temps est celui de la contemplation de l’œuvre par le spectateur.