L'assemblage est une technique sculpturale (en 3 dimensions) née au début du XXème siècle. Elle s'oppose à des techniques classiques comme la taille directe en marbre ou le modelage en argile, de matière homogène. C'est une technique consistant à fixer différents éléments entre eux (objets manufacturés, fragments d'objets) avec de la colle, des agrafes, de la soudure, de la ficelle, des clous, des vis, des emboitements, des tenons mortaises.
Oeuvres en référence
- Pablo Picasso
- Raoul Hausmann
- Kurt Schwitters
- Vladimir Tatline
- Robert Rauschenberg
- Jean Tinguely
- Thomas Grünfeld
Pablo Picasso
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Guitare, 1914, Tôle, fer et fils métalliques, 77.5 x 35 x 19.3 cm, MOMA New York, https://www.moma.org/collection/works/80934 |
La Tête de Taureau, 1942, selle en cuir et guidon en métal, 33,5 x 43,5 x 19 cm, Musée National Picasso, Paris |
La Chèvre, 1950, Plâtre original : panier d'osier, pots en céramique, feuille de palmier, métal, bois et carton, 120,5 x 72 x 144 cm, Musée National Picasso, Paris http://www.museepicassoparis.fr Petit Léonard, n°196 : Zoom sur l'image |
La Guenon et son petit, 1951, 53 cm x 33 cm x 53 cm, Plâtre original avec céramique, deux petites autos et métal. Assemblage coulé en bronze, Musée National Picasso, Paris |
Raoul Hausmann
https://www.centrepompidou.fr/cpv/resource/cGzAKG/rBAMyB5
Mechanischer Kopf (Der Geist unserer Zeit (L'esprit de notre temps), Tête mécanique, 1919, Marotte de coiffeur en bois et divers objets fixés dessus : gobelet télescopique, un étui en cuir, tuyau de pipe, carton blanc portant le chiffre 22, un morceau de mètre de couturière, un double décimètre, rouage de montre, un rouleau de caractère d'imprimerie, 32,5 x 21 x 20 cm, Centre Pompidou Paris
Kurt Schwitters
Merzbau 1933, reconstruction de Peter Bissegger en 1981–83, 393 x 580 x 460 cm, Sprengel Museum de Hanovre. Assemblage monumental, devenu environnement prendra forme dans sa maison : le Merzbau
À partir du début des années vingt, Schwitters commence à aménager dans sa propre maison de Hanovre un environnement dadaïste. Cette construction envahit peu à peu toute la maison de l’artiste. En partant du premier étage où est situé l’atelier, Schwitters annexe le deuxième en perçant le plafond et conduit des prolongements du Merzbau vers le sous-sol. À l’instar de ses assemblages, le Merzbau est composé d’éléments géométriques, et en même temps d’objets trouvés (morceaux de poupées, miroir brisé, souris vivante...). Schwitters appelle cette construction " Cathédrale de la misère érotique " : tout un programme pour l’approche des sources de sa création artistique. Dans cet environnement ont lieu les soirées dadaïstes que Schwitters organise régulièrement et où il récite ses poésies. Il demande parfois à ses amis dadaïstes (Hausmann) d’y contribuer. Le Merzbau devient ainsi une oeuvre collective. Cette oeuvre en devenir que l’artiste fait évoluer en permanence est détruite au cours des bombardements de 1945. Réfugié en Norvège à la fin des années trente, Schwitters essaie de réaliser une deuxième construction Merz dans la grange de la maison qu’il habite dans les environs d’Oslo, mais cette construction, elle non plus, n’a pas survécu. À la fin de sa vie, l’artiste réalise une troisième construction Merz en Angleterre, dont les restes sont conservés aujourd’hui au musée de l’université de Newcastle upon Tyne. Schwitters attribue une importance tout à fait particulière à l’idée du Merzbau, oeuvre qui devait constituer la démonstration définitive et totale de l’art moderne. Dans la perspective de son exposition " Der Hang zum Gesamtkunstwerk ", Harald Szeemann entreprend en 1980 la reconstruction du Merzbau de Hanovre. L’oeuvre réalisée par Peter Bissegger d’après les directives de Szeemann est aujourd’hui conservée au Sprengel Museum de Hanovre.
Vladimir Tatline
Contre-relief angulaire, 1914, Tôle, cuivre, bois, câbles et éléments de fixation, 71 x 118 cm, Musée russe, Saint-Pétersbourg
Robert Rauschenberg
Odalisque, Freestanding combine (combinaison autonome), 1955-1958, Huile, aquarelle, crayon, pastel, papier, tissu, photographies, reproductions imprimées, journal, métal, verre, oreiller, poteau en bois et lampes sur structure en bois avec coq empaillé, 210,8 x 64,1 x 63,8 cm, Centre Pompidou Paris
Voir La Grande Odalisque sur le site du musée du Louvre
Appelés Combines, les assemblages de Rauschenberg sont des œuvres hybrides, qui associent à la pratique de la peinture celle du collage et de l’assemblage d’éléments les plus divers prélevés au réel quotidien. Ni peinture ni sculpture mais les deux à la fois, les monumentales Combines de Rauschenberg envahissent l’espace du spectateur et l’interpellent comme des véritables rébus visuels.
http://mediation.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-Rauschenberg/ENS-rauschenberg.htm
Jean Tinguely
Tricycle, vers 1960, Fer, métaux de récupération, 48 x 85 x 46 cm, Centre Pompidou Paris https://www.centrepompidou.fr/cpv/resource/cqppjKe/rzao5r
Thomas Grünfeld
Misfit (fox-terrier, renard, biche), 1996, Assemblage d'animaux taxidermisés, 55 x 40 x 40 cm, FRAC Lorraine
Perspective
En histoire de l’art, ce terme désigne les procédés de représentation de la profondeur spatiale et des objets en trois dimensions sur un support en deux dimensions. C’est avec la Renaissance, à partir du XVe siècle en Italie, que la perspective fait vraiment l’objet d’une recherche scientifique. Brunelleschi et Alberti, deux artistes de cette période, mettent au point une théorie suivie et adaptée ensuite par les peintres. La perspective se construit de façon mathématique.
Léonard de Vinci développe ce qu’on appelle la perspective atmosphérique : les objets lointains ont des contours plus flous, les contrastes s’estompent et les couleurs deviennent bleutées. La question de la représentation de la perspective est liée à l’idée que l’art doit imiter la nature ; cette idée domine la création artistique en occident, de la Renaissance jusqu’au XIXe siècle.
Mots associés :
- Isométrie
- Axonométrie
- Cavalière
- Point de fuite : voir les explications sur ce site
- Linéaire
- Atmosphérique
- Perspective hiérarchique : Différences d'échelle reflétant la hiérarchie entre des personnages.
Sculpture
La sculpture (du latin sculptura, de sculpere, tailler, graver) est l'art de produire, des volumes en 3 dimensions et des reliefs, soit en taillant au moyen du ciseau la matière dure, telle que le bois, l'os, l'ivoire, l'ambre, le fer, toutes les pierres (marbre), soit en façonnant (modeler) une pâte molle (argile), soit en coulant (mouler ou fondre) des matières comme le plâtre, le bronze, la cire dans des moules ciselés ou modelés d'avance.
Voir aussi à assemblage, modelage, moulage, taille directe, bas-relief, haut-relief et ronde-bosse, pratiques tridimensionnelles.
Peinture
Pratique bidimensionnelle, peindre est souvent considéré comme un remplissage. Peindre sans dessiner au préalable permet de faire évoluer cette représentation et de faire des choix en fonction d'intentions. Explorer la peinture en termes de formes, de passages d’une couleur à l’autre... permet de travailler avec la diversité des couleurs et d'apprendre à fabriquer ses propres couleurs. La peinture est également envisagée pour sa matérialité, son épaisseur. Elle peut se déposer en couches épaisses (empâtement) ou très liquides (glacis). Elle laisse voir les gestes et les traces des outils utilisés.
Le peintre Pierre Soulages « conçoit ses couteaux à peindre avec des morceaux de semelle de cuir, des raclettes de caoutchouc, de vieux pinceaux rigidifiés par la peinture, des tiges de bois, des planches brisées, toutes échardes dehors, d’autres encore entourées de chiffons... ». Cité dans le dossier du Centre Pompidou Paris
Voir le document sur le lexique des pratiques en arts plastiques sur Eduscol
Mots associés :
- Techniques de peinture : peinture à l'huile, peinture acrylique, gouache, peinture vinylique, techniques mixtes
- Touche du peintre (trace)
- Glacis # Empâtements
- Châssis (format)
- Chevalet
- Palette
- Les supports : toile, bois, carton, tissu, roche...
- Les outils : pinceau, couteau, brosse, doigt...
- Atelier # Pleinairisme
Voir une méthode d'analyse d'une oeuvre picturale
Voir l'affiche sur ce domaine artistique (en téléchargement).
Matière
Le bois, le fer, le papier, la toile etc. sont des matières, appelées matériaux à partir du moment où elles sont utilisées au sein des œuvres.
Traditionnellement en sculpture, marbre, grès, bois, etc. étaient utilisés. Les matériaux se sont ouverts à la diversité au cours du XXe siècle : plexiglas, plâtre, acier, béton etc. L'artistes se montrent attentifs, utilisent, révèlent, jouent, mettent en valeur les propriétés de la matière. Cette même réflexion vaut pour les œuvres bi-dimensionnelles, où l’on prêtera particulièrement attention à la diversité des matières comme médiums : peinture à l’huile, peinture acrylique, gouache, aquarelle, encres mais aussi marc de café, thé, matières visqueuses (goudron, émail chez certains artistes), etc.
Voir le document sur le lexique des 9 notions en arts plastiques sur Eduscol.
Modelage
Le sculpteur connaît deux procédés pour modeler la matière :
- le procédé de modelage par accumulation de matière
- le procédé de modelage par suppression de matière.
Mais, bien souvent, c’est en combinant les deux procédés que le sculpteur façonne son œuvre.
Atelier
L'atelier est le lieu de travail d'un peintre, d'un sculpteur, d'un artiste, etc. C'est aussi l'endroit clos et couvert où l'ouvrier travaille et place ses outils.
Idéalement l'atelier doit prendre jour du côté du nord. Dans cette direction, l'artiste peut travailler à toute heure du jour sans être incommodé par les rayons du soleil. De plus la lumière prise de ce côté est plus égale et plus franche que toute autre.
Le jour d'atelier est le jour le plus propre à éclairer un tableau, une statue.
Espace
L’espace est celui dans lequel l’œuvre s’inscrit matériellement. Il est donc essentiel de rencontrer des œuvres de visu afin de prendre conscience de leur existence matérielle au-delà des reproductions qui sont diffusées. En sculpture, on sera particulièrement attentif aux relations entre la matière et l’espace, dans lequel l’œuvre s’inscrit. De même, l’œuvre peut être conçue directement en relation au lieu dans lequel elle s’inscrit : en Land Art, certaines œuvres du Street Art, un retable, etc.
- L’espace est celui de l’artiste qui crée l’œuvre. Celui-ci est acteur avec son corps, il agit, bouge, évolue lorsqu’il réalise l’œuvre. Jackson Pollock effectue quasiment une danse lorsqu’il crée, Richard Long arpente le paysage dans lequel il crée.
- L’espace est celui du spectateur. « On ne regarde pas de la même manière une miniature, vue de près dans une sorte d’intimité, et une très grande peinture, qu’il faut prendre du recul pour bien voir ». Etienne Souriau, Vocabulaire d’esthétique, Éditions PUF, p. 685
Le spectateur peut être amené à tourner autour d’une sculpture, déambuler dans une installation etc.
- L’espace est enfin celui de l’œuvre. Celui-ci peut être un espace représenté : « Un tableau peut représenter une tranche minime d’espace (dans un portrait, une nature morte) ou de grandes profondeurs, comme un paysage aux vastes horizons. » Etienne Souriau, Vocabulaire d’esthétique, Éditions PUF, p. 687
- L’espace est également celui du tableau, comme le souligne le peintre Maurice Denis : « se rappeler qu’un tableau, avant d’être un cheval de bataille (...) ou une quelconque anecdote, est essentiellement une surface plane recouverte de couleurs en un certain ordre assemblées ».
Voir le document sur le lexique des 9 notions en arts plastiques sur Eduscol
Bronze
Alliage composé de cuivre et d’étain. Il est souvent utilisé pour reproduire par coulage dans un moule des sculptures dont les originaux sont en plâtre, en terre ou en tout autre matériau. La couleur du bronze peut varier de l’or au brun en passant par le vert, selon la proportion de ses composants.
Voir aussi à sculpture, moulage, pratiques tridimensionnelles.
Carton
Taille
La technique de la taille consiste à supprimer de la substance dans un bloc de matière (la gangue ou bozza) afin de lui donner une forme déterminée.
C'est le geste de la taille qui vient en premier à l'esprit, lorsque l'on parle du « noble travail du sculpteur ».
L'image de l'artiste faisant surgir une figure d'un bloc de pierre à l'aide de ses seuls maillet et ciseau symbolise la lutte que le sculpteur engage avec la matière muette pour lui donner une forme et un sens. La taille est la technique la plus difficile de la sculpture puisqu'elle n'autorise aucune erreur.
Il faut distinguer deux procédés fondamentaux pour le travail de la pierre : la taille directe (technique de Camille Claudel) et la taille avec mise au point (technique de Rodin et de ses praticiens) qui connaît des progrès décisifs et un véritable succès au XIXe siècle.
Temps
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Le temps peut être lié à la narration. La narration est l’acte de langage par lequel on raconte quelque chose. Les éléments du langage des arts plastiques permettent ainsi de raconter de manière visuelle. La relation entre narration et temps est évidente dans un film, une vidéo ou une bande dessinée (accélération ou ralentissement dans la narration). La Tapisserie de Bayeux, 70 mètres de long, réalisée au XIe siècle retrace l’histoire mouvementée de la conquête du trône d’Angleterre par Guillaume le Conquérant.
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Le temps représenté dans l’œuvre peut être suggéré par un mouvement, la vitesse, par une répétition d’un même personnage évoquant un déplacement (dans les œuvres du mouvement futuriste, par exemple). Le temps peut être arrêté tel un instantané photographique (Le Sacre de Napoléon, David 1806-1807). L’œuvre peut rendre compte de moments fugaces (Série des Meules, Monet, plus d’une vingtaine de toiles vers 1890).Dans le cas d’une image fixe, le spectateur (re)construit mentalement le récit, à partir d’une répétition de formes, la mise en scène de personnages, le hors champ, une action arrêtée, une profusion de détails, une succession d’événements, l’organisation dans l’espace de l’œuvre etc. Il est possible également de faire cohabiter plusieurs temps dans un même espace, comme cela est l’usage dans les représentations du Moyen Âge.
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Le temps est également celui de la création de l’œuvre, pouvant être rendu lisible par l’artiste. Il est également celui qui s’écoule depuis la création de l’œuvre, qui peut occasionner des changements, parfois voulus comme dans certains bâtiments en architecture par exemple ou encore des altérations nécessitant une restauration.
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Le temps est celui de la contemplation de l’œuvre par le spectateur.
Voir aussi à temporalité
Voir le document sur le lexique des 9 notions en arts plastiques sur Eduscol