ou art protocolaire
Inspiré par les protocoles scientifiques ou de la recherche, né avec l'art conceptuel, le protocole artistique est un ensemble de règles que donne(nt) un ou plusieurs artistes pour réaliser leur(s) œuvre(s).
Synonymes : « mode d’emploi », « marche à suivre », « recette », « feuille de route ».
Un padlet en document ressource
Trois stoppages-étalon de Marcel Duchamp, en 1913
S'éloignant de l'accident impromptu, Marcel Duchamp établit un protocole précis et scientifique :
« Un fil de un mètre tendu à un mètre de hauteur, est lâché au-dessus d'un plan horizontal. L'opération est accomplie trois fois à chaque fois, les fils sont collés exactement tels qu'ils ont touché le support, sans que leurs méandres soient modifiés. Le tout est soigneusement conservé dans un coffret comme de nouveaux étalons de mesure qui, s'ils pervertissent la rectitude traditionnellement de mise, n'en restent pas moins de fidèles unités du mètre ».
Marcel Duchamp
3 stoppages-étalon 1913 / 1964Fil, toile, cuir, verre, bois, métal, 28 x 129 x 23 cm, 3 fils d'un mètre collés sur 3 bandes de toile peinte Bleu de Prusse, collées sur verre, règles à fixer, le tout dans un coffre en bois Inscriptions : S.D.T. sur une plaque de cuivre gravée et clouée sur le couvercle du coffre en bois : Marcel Duchamp 1964 Ex./ Rrose/ 3 STOPPAGES-ETALON, 1913-14 / EDITION GALERIE SCHWARZ, MILAN - Au dos de la bande de toile, inscription bleue et visible à travers le verre : Un mètre de fil droit, horizontal, tombe d'un mètre de haut (3 stoppages-étalon; appartenant à Marcel Duchamp) / 1913-14 - Imprimé en lettres d'or sur une étiquette en cuir au bout de chaque bande de toile : 3 STOPPAGES ETALON / 1913-14 D'après la première réalisation à Paris en 1913-1914, cette réplique a été réalisée sous la direction de Marcel Duchamp en 1964 par la Galerie Schwarz à Milan, et datée 1913-1914/1964 |
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Quelques protocoles de Sol leWitt
Sol LeWitt : protocoles pour réaliser ses dessins muraux.
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Wall Drawing n°45 | Des lignes droites de 25 cm de long, ne se touchant pas, uniformément dispersées avec le maximum de densité, couvrant toute la surface du mur. Crayon à la mine noire | |
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Wall Drawing n°46 | Lignes verticales non droites, ne se touchant pas, uniformément dispersées avec le maximum de densité couvrant toute la surface du mur | https://massmoca.org/event/walldrawing46/ |
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Wall Drawing n°133 | Bandes de lignes parallèles égalant en longueur un tiers de la hauteur du mur, de coin à coin, du haut en bas, d'un côté à l'autre. | |
Wall Drawing n°289 |
Une grille de 15 cm couvrant chacun des quatre murs noirs. Des lignes blanches jusqu'à des points sur les grilles.
(la longueur des lignes et leur position sont déterminées par le dessinateur). |
Wall Drawing n°289 + Wall Drawing n°295 |
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Wall Drawing n°343 |
Sur un mur noir, neuf figures géométriques (y compris un triangle rectangle, une croix, un X) en carrés. Les fonds sont remplis en blanc. Décembre 1980 Crayon blanc sur mur noir A, B, C, D, E, F (carré, cercle, triangle, rectangle, trapèze, parallélogramme) |
http://www.revuepinaultcollection.com/fr/numero_7/venise/sol-lewitt#3
https://massmoca.org/event/walldrawing343abcdef/ |
Voir d'autres protocoles réalisés : http://massmoca.org/sol-lewitt/ et https://www.sfmoma.org/artist/Sol_LeWitt/
Un protocole plusieurs réalisations : Wall Drawing n°346
Dessin mural à réaliser in situ selon les spécifications du certificat et du diagramme.
Wall Drawing #346/A-F (lettre = figure) Encre de Chine sur mur blanc Réalisé pour la première fois à l'encre de Chine à la galerie Yvon Lambert à Paris en février 1981 par Laurent Mazarguil, Guy Mazarguil et Sol LeWitt |
2013 au Centre Pompidou Metz |
2017 au carré d'art à Nîmes, exposition « A different way to move – Minimalismes » https://www.enrevenantdelexpo.com/2017/04/06/a-different-way-to-move-minimalismes-new-york-1960-1980-carre-dart-nimes/ |
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OuLiPo : exemple de protocole littéraire
La Disparition est un roman en lipogramme français (figure de style qui consiste à produire un texte d’où sont délibérément exclues certaines lettres) écrit par Georges Perec en 1968 et publié en 1969. Son originalité est que, sur ses 300 pages (variable selon les éditions), il ne comporte pas une seule fois la lettre "e", pourtant la plus utilisée d'une manière générale dans la langue française.
Exemple pages 60 et 61 :
« Là où nous vivions jadis, il n’y avait ni autos, ni taxis, ni autobus : nous allions parfois, mon cousin m’accompagnait, voir Linda qui habitait dans un canton voisin. Mais, n’ayant pas d’autos, il nous fallait courir tout au long du parcours ; sinon nous arrivions trop tard : Linda avait disparu.
Un jour vint pourtant où Linda partit pour toujours. Nous aurions dû la bannir à jamais ; mais voilà, nous l’aimions. Nous aimions tant son parfum, son air rayonnant, son blouson, son pantalon brun trop long ; nous aimions tout.
Mais voilà tout finit : trois ans plus tard, Linda mourut ; nous l’avions appris par hasard, un soir, au cours d’un lunch. »
Les premiers systèmes de François Morellet en 1952
Les œuvres de François Morellet sont exécutés d’après un système : chaque choix est défini par un principe établi par avance. Il veut par là donner l’impression de contrôler la création artistique tout en laissant une part de hasard, ce qui donne un tableau imprévisible. Il utilise des formes simples, un petit nombre de couleurs en aplats, et des compositions élémentaires (juxtaposition, superposition, hasard, interférence, fragmentation). Il crée ainsi ses premières » trames », des réseaux de lignes parallèles noires superposées selon un ordre déterminé qui recouvrent toute la surface des tableaux.
Ces systèmes rappellent les structures proposées par l’Oulipo (Ouvroir de Littérature Potentielle) et décrites par Raymond Queneau : « Quel est le but de nos travaux ? Proposer aux écrivains de nouvelles « structures », de nature mathématique, ou bien encore inventer de nouveaux procédés artificiels ou mécaniques, contribuant à l’activité littéraire ».
Par la suite, François Morellet va continuer à utiliser des systèmes basés sur un univers mathématique.
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40 000 carrés, 1971, 8 sérigraphies, 80 x 80 cm Chaque Édition : Denise René, Paris, Atelier de l'artiste et https://www.moma.org/collection/works/105479 |
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Répartition aléatoire de 40 000 carrés En 1958, Morellet découvre les grilles régulières mais accidentées des Duo-collages que Sophie Taeuber-Arp et Hans Arp réalisaient en 1918, sectionnant, au hasard, des rectangles qui viennent rompre l’uniformité de leurs « compositions élémentaires ». Morellet conçoit alors sa première pièce « selon les lois du hasard », Répartition aléatoire de triangles suivant les chiffres pairs et impairs d’un annuaire téléphonique. Si l’intention consiste à vouloir brouiller les repères visuels du visiteur dès son entrée dans l’exposition, le principe (protocole) en est simple : partir d’une grille régulière de carrés, de cases autrement dit, et d’un choix arbitraire de deux couleurs. En demandant à ses proches de lui dicter les chiffres de l’annuaire, l’artiste coche ses cases selon que la fin du numéro de téléphone est paire ou impaire ; il n’y a plus qu’à remplir les cases cochées d’une couleur, les cases vides de l’autre. Le principe à la fois numérique et binaire préfigure bien des œuvres que les artistes des décennies à venir obtiendront de leurs ordinateurs en agrandissant les pixels. |
Répartition aléatoire de carrés
« En 1960, après plusieurs années de travail sur les trames superposées en noir et blanc, j'ai eu un grand désir d'utiliser la couleur […] C'est pourquoi j'avais choisi la solution suivante : sur un tableau de 1 x 1 m, je traçais 200 lignes horizontales et 200 lignes verticales, formant ainsi 40 000 carrés de 5 mm de côté. J'avais opté pour une suite de chiffres, en l'occurrence l'annuaire du téléphone, et demandai à ma femme et à mes enfants de me les lire. À chaque carré était attribué un chiffre. Si ce chiffre était pair, je faisais une croix, s'il était impair, je ne faisais rien. Quand ce travail fut terminé, j'avais à peu près 20 000 carrés avec une croix et 20 000 carrés sans croix. Il ne me restait plus qu'à peindre au pinceau les carrés avec une croix d'une couleur (bleu) et les carrés sans croix de l'autre couleur (rouge). Ce travail s'étendit sur un an environ. »
http://mba.caen.fr/sites/default/files/morellet.pdf
Instructions paintings de Yoko Ono en 1961
https://www.moma.org/audio/playlist/15/371
En décembre 1960, Yoko Ono loue un loft au 112 Chambers Street à New York. Le lieu est un atelier mais aussi un espace sommairement aménagé dans lequel pendant plus de six mois, avec le compositeur La Monte Young, elle présente de nombreux events d’artistes, musiciens, danseurs et compositeurs. Ces œuvres mêlent musique, art visuel et performance, et brouillent les distinctions traditionnelles. Ces « concerts » accueillent un public nombreux parmi lequel John Cage, Marcel Duchamp, Henry Flynt, Simone Forti, Peggy Guggenheim, Jasper Johns, George Maciunas, Robert Rauschenberg…
Mais, c’est en été 1961 qu’elle réalise sa première exposition personnelle à l’AG Gallery de New York à l’invitation de George Maciunas, architecte, designer et co-directeur de la galerie. À cette occasion, elle y expose des œuvres connues sous le nom de « peintures instructions ». L’instruction est un texte, un poème, une indication écrite ou orale, qui existe préalablement à la peinture et qui peut emprunter diverses formes et supports : peintures, films, performances, events… Pendant l’exposition, Yoko Ono transmet verbalement ses instructions, ou elle utilise des cartes manuscrites invitant le visiteur à compléter l’œuvre, rendant le résultat imprévisible. Elle souhaite que ses instructions soient réalisées par qui le souhaite. La première de ses instructions remonte à 1953. Disparues à l’issue de l’exposition, ces « peintures instructions » ont été refaites en 2015.
Cette artiste est également très connue pour ses performances utilisant son corps comme médium (art corporel, body art) : En 1964, alors âgée de 31 ans, elle produit un happening au Japon : Cut Piece, dénonçant le regard porté sur les femmes, femmes objet, ici offerte aux désirs des visiteurs.
Dans cette performance de body art, Yoko Ono se met en scène immobile face à un public. Elle demande à l’assistance de venir un par un, découper un morceau de ses vêtements. A ce moment, les médias et les critiques d’art sont émerveillés par l’audace de cette performance. Elle ne bouge pas et se laisse totalement faire face aux différentes personnes qui viennent lui couper ses vêtements. A l’approche de la fin, les participants coupent des morceaux de tissus de plus en plus gros.
Son livre « Grapefruit » est publié en 1964. Il est le recueil de ses Instructions Paintings : "OEUVRE CHIFFRE 1. Comptez tous les mots du livre/ plutôt que de les lire. OEUVRE RIRE. Riez durant une semaine. OEUVRE CONCERT. Lorsque le rideau se lève, allez vous cacher/ et attendez que tout le monde soit parti./ Montrez-vous et jouez. OEUVRE SANG. Utilisez votre sang pour peindre./ Peignez jusqu'à vous évanouir. (a)/ Peignez jusqu'à ce que mort s'en suive. (b). OEUVRE HORLOGE. Avancez les horloges du monde entier de/ deux secondes sans que personne ne le/ sache".
sources : MAC de Lyon
Sentences on Conceptual Art de Sol LeWitt en 1968
Entre 1967 et 1969, il rédige ses deux textes fondamentaux, Paragraphs on Conceptual Art et Sentences on Conceptual Art, dans lesquels il explique que l’œuvre ne doit être qu’une illustration de l’idée. Pourtant, si la réalisation matérielle des modèles théoriques de Sol LeWitt peut apparaître secondaire, il y a toujours la nécessité d’une traduction visuelle. En cela, sa démarche relève bien d’une pratique minimale induisant la confrontation du spectateur avec l’œuvre matérielle. Reste que le projet se dissocie de sa réalisation – l’artiste, d’ailleurs, la confie volontiers à des exécutants ; l’œuvre se réduit parfois à un simple texte décrivant les opérations nécessaires à son élaboration.
Lines in Four Directions in Flowers de Sol LeWitt en 2012 : protocole végétal
https://www.philamuseum.org/exhibitions/770.html?page=2
https://www.sculpturenature.com/sol-lewitt-monumental/
L’œuvre installée depuis 2012 à Philadelphie (Etat de Pennsylvanie, Etats-Unis) initialement installée pour deux ans, est à la croisée du jardin à la française et de l’art minimaliste.
Conçue par LeWitt en 1981 suite à une commande du Fairmount Park Art Association (aujourd’hui l’Association for Public Art de Philadelphie), Lines in Four Directions in Flowers a finalement été installée trente ans plus tard par le Philadelphia Museum of Art (PMA) à l’emplacement initialement prévu par l’artiste, à côté du jardin de sculptures du musée.
Si l’œuvre est structurée selon un schéma géométrique très précis, caractéristique du travail de LeWitt, ce qui étonne, c’est le matériau choisi pour la mettre en œuvre : le végétal et tout ce qu’il implique d’inattendu et d’incontrôlable.
Cette installation, qui investit un périmètre de 1600 m2, est en effet composée de quatre parterres carrés de dimensions identiques mais de couleurs et de motifs différents, rendus visibles par plus de sept mille plantations de fleurs et plantes vivaces. Pour décrire son projet, LeWitt ne donnera que les instructions suivantes :
“Planter des fleurs de quatre couleurs différentes (blanc, jaune, rouge et bleu) sur quatre parterres rectangulaires de taille égale, selon quatre axes (vertical, horizontal, diagonal droit et diagonal gauche), entourés de haies vivaces d’environ 60 cm de hauteur. En hiver les rangées garderont leur orientation linéaire ; en été les fleurs apporteront la couleur. Un botaniste sera chargé du choix des plantes, de leur taille, de leur espacement, ainsi que des détails quant à leur plantation, et leur entretien sera confié à un jardinier. »
L’interprétation et l’exécution de ces instructions pour le moins minimales et du dessin qui les accompagne ont été ainsi confiées à un bureau de paysagistes américains.
Afin de rester au plus près des intentions de LeWitt, les paysagistes, en collaboration avec l’équipe du PMA, ont choisi d’utiliser un algorithme informatique leur permettant de sélectionner et d’ordonner les fleurs à planter selon leur couleur, leur taille et leur période de floraison. Ils expliquent ce choix :
“Pour cette œuvre, l’application des règles strictes d’un algorithme nous semblait en accord parfait avec la notion d’art conceptuel de LeWitt et particulièrement adaptée à la création de variantes au sein d’une structure rigide. »
La liste des plantes choisies ainsi qu’une reproduction du dessin de LeWitt pour ce projet et les images de sa réalisation sont disponibles sur le site du Philadelphia Museum Art.
Les propositions de Lawrence Weiner en 1969
C’est en 1968 que le travail de Lawrence Weiner connaît un tournant décisif : lors d’une exposition à la Siegelaub Gallery, il décide de ne montrer que Statements [Énoncés], un livre compilant une suite de propositions sculpturales à réaliser mentalement. Dès lors, toutes les propositions de Lawrence Weiner se fondent sur cette déclaration d’intention de l’artiste, publiée en 1969 :
« L’artiste peut réaliser la pièce ; la pièce peut être réalisée (par quelqu’un d’autre) ; la pièce peut ne pas être réalisée. Chaque proposition étant égale et en accord avec l'intention de l'artiste, le choix d'une des conditions de présentation relève du récepteur à l'occasion de la réception ».
Les trois possibilités de réalisation de l’œuvre sont ainsi déclarées équivalentes par l’artiste qui affirme par ailleurs que la construction de l’œuvre dépend intrinsèquement de sa réception, donc de son contexte.
À partir des années 1970, le travail de Lawrence Weiner consiste essentiellement à produire des installations murales : des mots peints sur les murs (de l’espace d’exposition ou de la ville) qui décrivent des sculptures potentielles. Les Statements de Lawrence Weiner formulent des énoncés dans un langage neutre, qui va devenir un trait stylistique remarquable de son travail : typographie caractéristique (lettrage bâton en capitales) disposée en blocs, avec une coupure arbitraire des lignes et une exploration systématique de la couleur, de la traduction et des signes de ponctuation (parenthèse, tiret, barre oblique). L’artiste nommera ensuite ses travaux Works pour affirmer leur statut de sculptures.
Lawrence Weiner a également produit plus d’une centaine de livres d’artiste qui ont pris la place du catalogue pour la majorité de ses expositions. Ces livres d’artiste ont participé au renouvellement complet du genre qui, jusque-là, se cantonnait généralement à l’illustration par un artiste d’un texte poétique. Dans les années 1960, le livre est envisagé par la génération conceptuelle comme une œuvre à part entière, susceptible d’être diffusé en grand nombre, allant à l’encontre du caractère unique et précieux de l’œuvre d’art.
Outre ses livres et interventions dans l’espace public, Lawrence Weiner a réalisé plusieurs multiples, généralement des objets du quotidien (parapluie, briquet, T-shirt, badge, etc.) qui se font à leur tour supports de ses énoncés et en perpétuent la diffusion.
https://www.mariangoodman.com/artists/70-lawrence-weiner/
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Le protocole de Roman Opalka de 1965/1 - ∞
Roman Opalka, 1965/1 - ∞, détails 2075998, 2081397, 2083115, 4368225, 4513817, 4826550, 5135439 et 5341636, Autoportraits, série photographique noire blanc sur papier, 24x30,50 cm.
Collection du FRAC Lorraine :
Édition limitée, 298 exemplaires numérotés et signés : 50 autoportraits présentés dans un coffret
24 x 30 cm, 2008
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Photographie noire blanc sur papier, 24 x 30,50 cm. "... ce que je nomme mon autoportrait, est composé de milliers de jours de travail. Chacun d'eux correspond au nombre et au moment précis où je me suis arrêté de peindre après une séance de travail. " Roman Opalka Site officiel de l'artiste : http://www.opalka1965.com/fr/index_fr.php |
Programme (protocole) de la démarche : OPALKA 1965/1-∞
Ma proposition fondamentale, programme de toute ma vie, se traduit dans un processus de travail enregistrant une progression qui est à la fois un document sur le temps et sa définition. Une seule date, 1965, celle à laquelle j’ai entrepris mon premier Détail.
Chaque Détail (nom de ses toiles peintes) appartient à une totalité désignée par cette date, qui ouvre le signe de l’infini, et par le premier et le dernier nombre portés sur la toile. J’inscris la progression numérique élémentaire de 1 à l’infini sur des toiles de même dimensions, 196 sur 135 centimètres (hormis les "cartes de voyage"), à la main, au pinceau (de taille toujours identique "no zéro" afin de veiller à la dimension graphique et à la lisibilité peinte des nombres), en blanc, sur un fond recevant depuis 1972 chaque fois environ 1 % de blanc supplémentaire. Arrivera donc le moment où je peindrai en blanc sur blanc.
Depuis 2008, je peins en blanc sur fond blanc, c’est ce que j’appelle le "blanc mérité". Après chaque séance de travail dans mon atelier, je prends la photographie de mon visage devant le Détail en cours. Chaque Détail s’accompagne d’un enregistrement sur bande magnétique de ma voix prononçant les nombres (en polonais) pendant que je les inscris.
Pour que tout soit identique, même si son atelier change de lieu, il garde des traces avec des mesures de son cadre de travail :
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Le protocole d'On Kawara en 1966
"Today" Series (Série "Aujourd'hui") d' On Kawara
Liquitex sur toile, carton, journal de 25,8 x 33,3 x 4,3 cm. Inscriptions : S.R. sur la toile : ON KAWARA. 2 éléments : la peinture est conservée dans une boîte en carton dont le fond est recouvert par une coupure du "New York Times" daté Thursday, August 14, 1975. Issu d’une pratique systématique reposant sur le marquage du temps (le plus souvent quotidien), le travail d’On Kawara se décline en séries. La série de peintures de dates (qui se réfèrent au jour de création de l’œuvre) intitulée « “Today” Series », commencée en 1966 et se poursuivant jusqu’à aujourd’hui, est par définition la plus longue.
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Les trois œuvres de cette série datent des 14, 15 et 16 août 1975 ; elles sont accompagnées de coupures du New York Times placées au fond d’une boîte en carton, qui permettent d’en situer le lieu de création ; enfin, elles portent en sous-titre le jour de la semaine où elles ont été exécutées. Chaque toile de la série est méticuleusement peinte à la main, les nombreuses couches du fond monochrome étant recouvertes d’aussi nombreuses couches blanches pour l’écriture de la date, si bien que toute trace de pinceau est effacée. Il trace à la main et à la peinture blanche sur la surface mate parfaitement monochrome de la toile, les chiffres et lettres de la date à laquelle il réalise ce tableau, dans la langue du pays où il se trouve. . Généralement réalisée la nuit, en huit heures environ, elle est détruite si, pour une raison ou une autre, l’artiste ne l’a pas achevée le jour même. Comme chez Hanne Darboven et Roman Opalka, dans ce projet obsessionnel, méticuleux, fastidieux, ce sont les infimes variations de détail et l’ampleur visuelle déterminée par accumulation qui le distingue d’un simple comptage mécanique, autodestructeur et imperceptible du temps. |
https://www.centrepompidou.fr/cpv/resource/cLrG6dK/rKa8Bpz et http://i-ac.eu/fr/collection/130_today-ON-KAWARA-2000
Le protocole de Claude Rutault en 1973
En 1973, il en arrive à établir un schéma opérationnel, une toile tendue sur châssis peinte de la même couleur que le mur sur lequel elle est accrochée, qui donne à la peinture son autonomie signalée uniquement par son relief, bas-relief ou presque plat, et ses contours.
Ce protocole prendra la forme d'une suite de "définitions/méthodes", les fameuses "dm" numérotées, qui vont explorer le jeu de l'artiste avec l'œuvre et sa prise en charge, celle du galeriste, du curateur (commissaire d'exposition, veilleur de nouveaux talents sur internet et les réseaux sociaux) ou du collectionneur.
« Le principe de ce travail de toiles de la même couleur que le mur est né d'une situation particulière qui était de repeindre simplement les pièces d'une maison - j'ai fait ça un jour comme ça très rapidement, et ça a mis un petit temps pour se décanter un peu, j'ai pas tout de suite mesuré les suites possibles de ce travail ». Entretien avec Claude Rutault, Centre Pompidou Paris.
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2018 / Exposition L'Aventure de la couleur, Centre Pompidou Metz Au premier plan : Yves Klein, Pigments purs, 1957 installation originale 1957 – recréation 2017 Cadre en bois, sable et pigments bleus, Paris, Collection particulière Arrière - plan : Claude Rutault D’où je viens où j’en suis où je vais, 2015, Centre Pompidou Paris https://www.centrepompidou-metz.fr/sites/default/files/couleurddv1.pdf |
Exposition à la galerie Perrotin à Paris https://www.perrotin.com/artists/Claude_Rutault/92#news |
Présentation
Accumulation
Autoportrait
C'est lorsque l’artiste réalise son propre portrait, à l'aide d'un miroir ou pas, de manière réaliste ou pas. L'autoportrait (sous catégorie du genre du Portrait) est présent dans toute l'histoire de l'art sous forme dessiné, gravé, peint, sculpté, photographié, numérisé.
Voir le cours sur l'Autoportrait sur ce site.
Photographie
Installation
L’installation est un déploiement d’objets ou de sculptures dans un espace formant un tout.
Lorsque l’œuvre est spécialement conçue pour un lieu et entre en relation avec celui-ci, elle est nommée « in situ ». Voir la définition d'in situ.
Performance
La performance est une pratique qui définit une oeuvre par le moment de sa réalisation, c’est une oeuvre sous forme "d’évènement". L'artiste ne produit plus une peinture, un dessin ou une sculpture mais propose une action au public. Il est possible de connaître des performances par les traces mémorielles (vidéos, photographies, témoignages) que les artistes, commissaires d'exposition ou encore le public en ont gardées.
La performance se construit en réalisant une idée par un geste. Elle a historiquement toujours eu pour but de mettre en scène une forme d’expérimentation, d’ouvrir de nouveaux champs de recherche et d’engagement, de transgresser la norme, de questionner la production artistique et d’engager le spectateur dans le processus.
La performance a permis d’ouvrir un espace extrêmement large de pratiques interdisciplinaires et de croisement de ces pratiques avec les nouveaux médias. L’histoire de la performance a plus de 100 ans. Elle commence avec les premières actions des artistes du mouvement Dada et continue jusqu’aux performances engagées de la décennie 60-70 et continue jusqu’à nos jours. La réémergence de la performance dans la période qui a suivi la deuxième guerre mondiale, telle que décrite par l’artiste américain Robert Rauschenberg, traduit le désir de "combler le fossé entre l’art et la vie".
Cette intention se caractérise par un intérêt essentiel pour la société et pour la vie quotidienne, poussant le spectateur au coeur du travail artistique et, inversement, le travail artistique
Bas-relief
Dans le champ de la sculpture, œuvre dont le relief se dégage d’un fond plat. Un bas-relief, à la manière d’une peinture se regarde de face (point de vue frontal) et non, comme le serait une sculpture en ronde-bosse, sur toutes ses faces (points de vue multiples).
Voir aussi à sculpture, haut-relief, ronde-bosse et pratiques tridimensionnelles.
Réplique
Composite
Qualifie ce qui est formé d’éléments variés et disparates.
En arts plastiques, nous parlons d’une œuvre composite selon deux sens :
- le premier, lié à la matérialité de l’œuvre, lorsque celle-ci est un assemblage d’éléments ou de matériaux hétéroclites (Combine Painting)
- le second, généralement en architecture, lorsque celle-ci est le mélange de plusieurs styles.
Protocole
Né avec l'art conceptuel, le protocole artistique est un ensemble de règles que donne(nt) un ou plusieurs artistes pour réaliser leur(s) œuvre(s). Synonymes : « mode d’emploi », « marche à suivre », « recette », « feuille de route »
Peinture
Pratique bidimensionnelle, peindre est souvent considéré comme un remplissage. Peindre sans dessiner au préalable permet de faire évoluer cette représentation et de faire des choix en fonction d'intentions. Explorer la peinture en termes de formes, de passages d’une couleur à l’autre... permet de travailler avec la diversité des couleurs et d'apprendre à fabriquer ses propres couleurs. La peinture est également envisagée pour sa matérialité, son épaisseur. Elle peut se déposer en couches épaisses (empâtement) ou très liquides (glacis). Elle laisse voir les gestes et les traces des outils utilisés.
Le peintre Pierre Soulages « conçoit ses couteaux à peindre avec des morceaux de semelle de cuir, des raclettes de caoutchouc, de vieux pinceaux rigidifiés par la peinture, des tiges de bois, des planches brisées, toutes échardes dehors, d’autres encore entourées de chiffons... ». Cité dans le dossier du Centre Pompidou Paris
Voir le document sur le lexique des pratiques en arts plastiques sur Eduscol
Mots associés :
- Techniques de peinture : peinture à l'huile, peinture acrylique, gouache, peinture vinylique, techniques mixtes
- Touche du peintre (trace)
- Glacis # Empâtements
- Châssis (format)
- Chevalet
- Palette
- Les supports : toile, bois, carton, tissu, roche...
- Les outils : pinceau, couteau, brosse, doigt...
- Atelier # Pleinairisme
Voir une méthode d'analyse d'une oeuvre picturale
Voir l'affiche sur ce domaine artistique (en téléchargement).
Couleur
La couleur est liée à la perception, aux propriétés physiques et à la dimension culturelle. Il y a un nombre infini de couleurs.
La couleur, lorsqu’elle est liée à la figuration, peut s’éloigner du strict rôle d’identification (« le ciel est bleu, les toits sont rouges... »). Il est intéressant d’évoquer les couleurs présentes en architecture ou sur certaines sculptures, avec notamment une réflexion sur la restauration lorsqu’il s’agit des couleurs souvent disparues des statues grecques antiques, ou des façades des cathédrales, entièrement peintes. Dans l’usage courant, certaines couleurs sont associées à des émotions ou des sentiments : le rouge pour la colère, le bleu pour la peur, etc. La couleur peut être choisie indépendamment de ces représentations, celles-ci variant selon les sociétés.
Voir le document sur le lexique des 9 notions en arts plastiques sur Eduscol
Support
Atelier
L'atelier est le lieu de travail d'un peintre, d'un sculpteur, d'un artiste, etc. C'est aussi l'endroit clos et couvert où l'ouvrier travaille et place ses outils.
Idéalement l'atelier doit prendre jour du côté du nord. Dans cette direction, l'artiste peut travailler à toute heure du jour sans être incommodé par les rayons du soleil. De plus la lumière prise de ce côté est plus égale et plus franche que toute autre.
Le jour d'atelier est le jour le plus propre à éclairer un tableau, une statue.
Dessin
Le dessin est une pratique bidimensionnelle fondamentale en art. Elle se décompose en réalisations de techniques, de natures et de statuts différents.
Elle est toujours actuelle ! Le dessin contemporain a son salon https://www.drawingnowparis.com/
Dessiner est souvent perçu comme la volonté de représenter ce qui est observé de la manière la plus « juste » : un objet, un paysage, un portrait etc. Toutefois, dès que l’on dessine, on fait des choix. En arts plastiques, ces choix, liés à la représentation, sont appelés « écarts », que l’objet soit observé, mémorisé ou imaginé. Ces choix ne sont pas dus au hasard mais sont étroitement liés à l’intention de l’artiste et aux moyens dont il s’empare (outils, support etc.). Ces choix sont porteurs d’une valeur expressive.
Dessiner peut également signifier explorer des outils, des gestes, des supports sans volonté de représenter. Le dessin est alors le lieu de formes imprévues, d’inventions graphiques, d’élaboration de langages inventés, telle l’exploration graphique réalisée par Paul Klee en 1922 sur le carnet de Nina Kandinsky (Portail Eduthèque : Paul Klee, Page du carnet de Nina Kandinsky, 1922)
Enfin, le dessin a également une autre fonction fondamentale en arts plastiques : il permet d’élaborer un projet. Par exemple, cette fonction peut être convoquée dans le cas d’un projet tridimensionnel, en sculpture ou en architecture : on dessine ce qu’on projette de réaliser. Il convient alors de confronter l’intention à la réalisation, tenant compte notamment des effets induits par la matière, les matériaux, etc.
Dans les musées, les oeuvres dessinées sont conservées au Cabinet des Arts Graphiques.
Voir une méthode pour analyser un dessin (de presse)
Voir le document sur le lexique des pratiques en arts plastiques sur Eduscol
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Espace
L’espace est celui dans lequel l’œuvre s’inscrit matériellement. Il est donc essentiel de rencontrer des œuvres de visu afin de prendre conscience de leur existence matérielle au-delà des reproductions qui sont diffusées. En sculpture, on sera particulièrement attentif aux relations entre la matière et l’espace, dans lequel l’œuvre s’inscrit. De même, l’œuvre peut être conçue directement en relation au lieu dans lequel elle s’inscrit : en Land Art, certaines œuvres du Street Art, un retable, etc.
- L’espace est celui de l’artiste qui crée l’œuvre. Celui-ci est acteur avec son corps, il agit, bouge, évolue lorsqu’il réalise l’œuvre. Jackson Pollock effectue quasiment une danse lorsqu’il crée, Richard Long arpente le paysage dans lequel il crée.
- L’espace est celui du spectateur. « On ne regarde pas de la même manière une miniature, vue de près dans une sorte d’intimité, et une très grande peinture, qu’il faut prendre du recul pour bien voir ». Etienne Souriau, Vocabulaire d’esthétique, Éditions PUF, p. 685
Le spectateur peut être amené à tourner autour d’une sculpture, déambuler dans une installation etc.
- L’espace est enfin celui de l’œuvre. Celui-ci peut être un espace représenté : « Un tableau peut représenter une tranche minime d’espace (dans un portrait, une nature morte) ou de grandes profondeurs, comme un paysage aux vastes horizons. » Etienne Souriau, Vocabulaire d’esthétique, Éditions PUF, p. 687
- L’espace est également celui du tableau, comme le souligne le peintre Maurice Denis : « se rappeler qu’un tableau, avant d’être un cheval de bataille (...) ou une quelconque anecdote, est essentiellement une surface plane recouverte de couleurs en un certain ordre assemblées ».
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Genre
A partir de la Renaissance et jusqu’au XIXème siècle, les sujets des tableaux étaient classés par genres. Les genres sont liés aux connaissances esthétiques, scientifiques, littéraires, plastiques et culturelles d’une époque.
Voir aussi à
- nature morte et vanité
- autoportrait et portrait
- scène de genre (vie quotidienne)
- peinture d'histoire, y compris religieuse et mythologique
- paysages, comme les marines
Carton
Figure
Ce mot a plusieurs sens. Il désigne le visage d’un homme, d’une femme ou d’un enfant. On parle par exemple de figure humaine. C’est également la représentation de quelque chose ou quelqu’un, ou simplement sa forme extérieure. C’est aussi un dessin utilisé en géométrie pour étudier l’espace et les formes.
Série
Taille
La technique de la taille consiste à supprimer de la substance dans un bloc de matière (la gangue ou bozza) afin de lui donner une forme déterminée.
C'est le geste de la taille qui vient en premier à l'esprit, lorsque l'on parle du « noble travail du sculpteur ».
L'image de l'artiste faisant surgir une figure d'un bloc de pierre à l'aide de ses seuls maillet et ciseau symbolise la lutte que le sculpteur engage avec la matière muette pour lui donner une forme et un sens. La taille est la technique la plus difficile de la sculpture puisqu'elle n'autorise aucune erreur.
Il faut distinguer deux procédés fondamentaux pour le travail de la pierre : la taille directe (technique de Camille Claudel) et la taille avec mise au point (technique de Rodin et de ses praticiens) qui connaît des progrès décisifs et un véritable succès au XIXe siècle.
Encre
Les deux encres les plus utilisées pour le dessin étaient l’encre de Chine, préparation à base de noir de fumée, recueilli lors de la combustion de chandelles, de résine ou de bois de pin carbonisé, mélangé à de la gomme arabique et dilué dans le l’eau, et l’encre végétale de noix (brou de noix) de galle, obtenue par décoction, additionnée de sulfate de fer, de gomme et d’essence de térébenthine.
Le dessin à la plume et à l’encre, tantôt libre et fluide, tantôt nerveux et anguleux, permet de mettre en évidence les lignes tout en suggérant le modelé par des hachures.
Corps
Temps
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Le temps peut être lié à la narration. La narration est l’acte de langage par lequel on raconte quelque chose. Les éléments du langage des arts plastiques permettent ainsi de raconter de manière visuelle. La relation entre narration et temps est évidente dans un film, une vidéo ou une bande dessinée (accélération ou ralentissement dans la narration). La Tapisserie de Bayeux, 70 mètres de long, réalisée au XIe siècle retrace l’histoire mouvementée de la conquête du trône d’Angleterre par Guillaume le Conquérant.
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Le temps représenté dans l’œuvre peut être suggéré par un mouvement, la vitesse, par une répétition d’un même personnage évoquant un déplacement (dans les œuvres du mouvement futuriste, par exemple). Le temps peut être arrêté tel un instantané photographique (Le Sacre de Napoléon, David 1806-1807). L’œuvre peut rendre compte de moments fugaces (Série des Meules, Monet, plus d’une vingtaine de toiles vers 1890).Dans le cas d’une image fixe, le spectateur (re)construit mentalement le récit, à partir d’une répétition de formes, la mise en scène de personnages, le hors champ, une action arrêtée, une profusion de détails, une succession d’événements, l’organisation dans l’espace de l’œuvre etc. Il est possible également de faire cohabiter plusieurs temps dans un même espace, comme cela est l’usage dans les représentations du Moyen Âge.
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Le temps est également celui de la création de l’œuvre, pouvant être rendu lisible par l’artiste. Il est également celui qui s’écoule depuis la création de l’œuvre, qui peut occasionner des changements, parfois voulus comme dans certains bâtiments en architecture par exemple ou encore des altérations nécessitant une restauration.
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Le temps est celui de la contemplation de l’œuvre par le spectateur.
Voir aussi à temporalité
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Roman
L'art roman se décline en architectures, sculptures et la peintures.
L'architecture romane est un style architectural essentiellement religieux, caractéristique du Moyen Âge européen. Il commence en 950, cohabite et se voit remplacé progressivement par l'art gothique ou ogival au cours du XIIème siècle. L'élément caractéristique de l'architecture romane est l'emploi de la pierre pour les voûtes en berceau de plein cintre (parfois en berceau brisé) ou pour la voûte d'arête. Les murs sont recouverts de fresques représentant des histoires de la religion chrétienne, les chapiteaux des piliers et colonnes sont sculptés. Le tympan qui surmonte le porche d'entrée est lui aussi très historié.
Plan
Dans une peinture, partie définie par sa distance au spectateur. Les plans suggèrent un espace en profondeur. Le premier est celui qui se trouve le plus en avant par rapport au point de vue du spectateur, les autres s'échelonnent dans la profondeur jusqu'à l'arrière-plan.
Au cinéma, le plan est une unité de temps, une prise de vues, comprise entre la mise en marche de la caméra et son arrêt. Pour simplifier, le plan est la scène filmée entre les deux mots magiques du tournage, « Action ! » et « Coupez ! ». Un ensemble de plans situés dans le même temps et dans le même lieu est une séquence. En résumé, le plan est le morceau de film tourné sans interruption et sélectionné au montage entre deux raccords.
En architecture, le plan de sol est une vue de dessus qui représente la disposition des espaces dans un bâtiment, à la manière d'une carte, pour un étage du bâtiment. C'est une section horizontale d'un bâtiment (à un mètre au-dessus du sol), représentant notamment les murs, les portes et les fenêtres. Le plan de masse est destiné à montrer une vue d'ensemble d'un projet, du dessus, incluant les limites de propriété, les accès, et les structures environnantes et les connexions aux réseaux (eau, électricité, communications...).
Voir aussi à échelle des plans.