Un glacis est une couche de peinture transparente que l’on superpose à une autre déjà sèche.
Son but est de ne pas recouvrir un fond, mais uniquement d’en nuancer la teinte. Ce doit être une consistance de peinture très légère, très diluée composée de couleurs transparentes, (laque carminée, garance, bleu de Prusse, vert émeraude, jaune indien, blanc de zinc,…). Autant de couches peuvent être appliquées que nécessaire, du moment que le temps de séchage entre chacune d’elle est bien respecté. La superposition peut donc être illimitée, les effets n’en seront que meilleurs.
Cette technique est utilisée pour créer des dégradés, des nuances très subtiles comme pour les ombres d'un visage. A l'origine, c'est une technique de la peinture à l'huile, mais il est possible aussi de faire des glacis avec de la peinture acrylique (très diluée à l'eau, et/ou avec l'ajout de médium à glacis).
Dans la technique du sfumato, l'utilisation de glacis est obligatoire.
Réflection de la lumière à travers toutes les couches picturales superposées. C’est cette lumière réfléchie que notre oeil perçoit – Illustration prélevée de Manière de Peindre par Jean - Pierre Brazs.
Par phénomène optique, c’est le parcours de la lumière qui importe ici, les rayons lumineux traversent ces multiples couches de couleurs, se réfléchissent sur le support blanc et parviennent à nos yeux créant une impression de profondeur. Comme si la lumière provenait du dessous de l’oeuvre elle-même. D’où l’importance de la préparation du fond.
Les couleurs ainsi superposées en transparence deviennent beaucoup plus intenses et lumineuses grâce à cette sensation de profondeur dans la couleur souvent comparée à celle des verres colorés.
Pour que ce phénomène soit réussi, la transparence seule ne suffit pas. Jamais une aquarelle, qui pourtant est par nature transparente, ne provoquera cette sensation d’intensité et de profondeur. Il faut pour cela que la pâte picturale soit suffisamment onctueuse pour créer une épaisseur sans perdre en fluidité, la peinture à l’huile est simplement parfaite pour cela lorsqu’elle est composée de liant résineux (comme l'essence de térébenthine) et d’huile claire.
Jan van Eyck, au début du XVe siècle, aurait été le premier à appliquer des glacis à l’huile sur des dessous à la détrempe (peinture diluée à l’eau).
La couleur était délayée dans de l’eau additionnée d’un agglutinant à base de gomme et de colle, exempt de graisses, de résines ou de chaux, à la différence de la peinture à l’huile ou à l’encaustique.
La peinture à la détrempe est souvent confondue avec la peinture a tempera. L'aquarelle et la gouache sont deux techniques de détrempe. Les oeuvres peintes à l'eau se détériorent rapidement.
Le peintre Pierre Soulages « conçoit ses couteaux à peindre avec des morceaux de semelle de cuir, des raclettes de caoutchouc, de vieux pinceaux rigidifiés par la peinture, des tiges de bois, des planches brisées, toutes échardes dehors, d’autres encore entourées de chiffons... ». Cité dans le dossier du Centre Pompidou Paris
La couleur, lorsqu’elle est liée à la figuration, peut s’éloigner du strict rôle d’identification (« le ciel est bleu, les toits sont rouges... »). Il est intéressant d’évoquer les couleurs présentes en architecture ou sur certaines sculptures, avec notamment une réflexion sur la restauration lorsqu’il s’agit des couleurs souvent disparues des statues grecques antiques, ou des façades des cathédrales, entièrement peintes. Dans l’usage courant, certaines couleurs sont associées à des émotions ou des sentiments : le rouge pour la colère, le bleu pour la peur, etc. La couleur peut être choisie indépendamment de ces représentations, celles-ci variant selon les sociétés.
Le temps peut être lié à la narration. La narration est l’acte de langage par lequel on raconte quelque chose. Les éléments du langage des arts plastiques permettent ainsi de raconter de manière visuelle. La relation entre narration et temps est évidente dans un film, une vidéo ou une bande dessinée (accélération ou ralentissement dans la narration). La Tapisserie de Bayeux, 70 mètres de long, réalisée au XIe siècle retrace l’histoire mouvementée de la conquête du trône d’Angleterre par Guillaume le Conquérant.
Le temps représenté dans l’œuvre peut être suggéré par un mouvement, la vitesse, par une répétition d’un même personnage évoquant un déplacement (dans les œuvres du mouvement futuriste, par exemple). Le temps peut être arrêté tel un instantané photographique (Le Sacre de Napoléon, David 1806-1807). L’œuvre peut rendre compte de moments fugaces (Série des Meules, Monet, plus d’une vingtaine de toiles vers 1890).Dans le cas d’une image fixe, le spectateur (re)construit mentalement le récit, à partir d’une répétition de formes, la mise en scène de personnages, le hors champ, une action arrêtée, une profusion de détails, une succession d’événements, l’organisation dans l’espace de l’œuvre etc. Il est possible également de faire cohabiter plusieurs temps dans un même espace, comme cela est l’usage dans les représentations du Moyen Âge.
Le temps est également celui de la création de l’œuvre, pouvant être rendu lisible par l’artiste. Il est également celui qui s’écoule depuis la création de l’œuvre, qui peut occasionner des changements, parfois voulus comme dans certains bâtiments en architecture par exemple ou encore des altérations nécessitant une restauration.
Le temps est celui de la contemplation de l’œuvre par le spectateur.