Ce point du programme est à aborder sous l'angle de la question de la relation de l'image au temps. Tout œuvre existe dans le présent de son exposition mais travaille des temporalités d'une grande diversité : tempsréel, temps exprimé, temps symbolisé, temps suggéré, temps de réalisation, temps de lecture, temps figuré, temps du dévoilement, temps juxtaposé. Cette conjugaison des temporalités esthétiques et du présent de l'image, auquel s'ajoutent ses propres devenirs, permet de poser les questions de l'œuvre.
Le temps de l’effectuation, du faire, du processus: travailler en série (atelier de la Renaissance, Monet, Warhol, Opalka, On kawara etc…)
Le temps visible : le mouvement suggéré ou réel (animation, cinéma)
Le temps de conservation : oeuvres pérennes/éphémères
Le temps de l’exposition : la relation de l’œuvre au lieu et au spectateur (en fin d’année scolaire pour introduire la question de l’œuvre au programme de terminale L)
Le temps du spectateur (attention, observation, immersion, époques)
Les temporalités cycliques : antiquité, art classique, art néo-classique
Trouver des exemples d'oeuvres qui traitent de l'un de ces thèmes liés au temps et pouvant servir d'exemple à l'une de ces problématiques :
• Comment la figuration de l’oeuvre peut-elle traiter plastiquement du temps ? Comment peut-elle faire percevoir au spectateur l’idée de temps ou même éprouver le temps ?
« J’appelle dispositif tout ce qui a, d’une manière ou d’une autre, la capacité de capturer, d’orienter, de déterminer, d’intercepter, de modeler, de contrôler, et d’assurer les gestes, les conduites, les opinions et les discours des êtres vivants. » Giorgio Agamben dans son ouvrageQu'est-ce qu'un dispositif ?, éditions Rivages Poche Petite Bibliothèque, 2014.
Le futurisme italien, faisait partie de ces mouvements du début du XXe siècle qui souhaitaient mettre à mal la vieille société et embrasser pleinement le modernisme. La revue Italia Futurista, publiée à partir de 1916 à Florence, fut leur dernier acte révolutionnaire et grandiloquent avant la Première Guerre mondiale.
Le futurisme est un mouvement artistique, littéraire, musical…
Trois villes vont devenir le foyer de cette avant-garde italienne : Turin, Gène et Milan. C’est le premier mouvement qui met par écrit ses idées en publiant le {Manifeste des peintres futuristes} en décembre 1908. Manifeste signé par Filippo Tommaso Marinetti, paru un mois plus tard dans la presse (Le Figaro en janvier 1909).
Les principaux artistes sont : • Giacomo Balla (1871 – 1958) • Carlo Carrà (1881 – 1966) • Umberto Boccioni (1882 – 1916) • Gino Severini (1883 – 1966) • Luigi Russolo (1885 – 1947)
Ces artistes aiment représenter des automobiles, des avions, des bateaux. Pour eux, la machine et la vitesse symbolisent la modernité. Ils sont pour la guerre et contre la représentation du nu en peinture.
La principale préoccupation des futuristes est de rendre le mouvement dans les œuvres par sa décomposition, issue des recherches en chronophotographie.
Une vanité est unenature morteallégorique qui symbolise le caractère éphémère de la vie humaine. Les vanités sont très répandues à l'époque baroque (XVIIe siècle). Le terme de vanité est issu de l'Ancien Testament (livre l'Ecclésiaste). On y trouve la phrase traduite du latin « vanitas vanitatum omnia vanitas Vanité des vanités, tout est vanité ».
Le temps peut être lié à la narration. La narration est l’acte de langage par lequel on raconte quelque chose. Les éléments du langage des arts plastiques permettent ainsi de raconter de manière visuelle. La relation entre narration et temps est évidente dans un film, une vidéo ou une bande dessinée (accélération ou ralentissement dans la narration). La Tapisserie de Bayeux, 70 mètres de long, réalisée au XIe siècle retrace l’histoire mouvementée de la conquête du trône d’Angleterre par Guillaume le Conquérant.
Le temps représenté dans l’œuvre peut être suggéré par un mouvement, la vitesse, par une répétition d’un même personnage évoquant un déplacement (dans les œuvres du mouvement futuriste, par exemple). Le temps peut être arrêté tel un instantané photographique (Le Sacre de Napoléon, David 1806-1807). L’œuvre peut rendre compte de moments fugaces (Série des Meules, Monet, plus d’une vingtaine de toiles vers 1890).Dans le cas d’une image fixe, le spectateur (re)construit mentalement le récit, à partir d’une répétition de formes, la mise en scène de personnages, le hors champ, une action arrêtée, une profusion de détails, une succession d’événements, l’organisation dans l’espace de l’œuvre etc. Il est possible également de faire cohabiter plusieurs temps dans un même espace, comme cela est l’usage dans les représentations du Moyen Âge.
Le temps est également celui de la création de l’œuvre, pouvant être rendu lisible par l’artiste. Il est également celui qui s’écoule depuis la création de l’œuvre, qui peut occasionner des changements, parfois voulus comme dans certains bâtiments en architecture par exemple ou encore des altérations nécessitant une restauration.
Le temps est celui de la contemplation de l’œuvre par le spectateur.