PROGRAMME : COLLABORATION ET CO-CRÉATION ENTRE ARTISTES : DUO, GROUPES, COLLECTIFS EN ARTS PLASTIQUES DU DÉBUT DES ANNÉES 1960 À NOS JOURS.
savoir expliquer ce qu'est le mouvement artistique nommé Fluxus
Robert Filliou, L'esclave
Bien fait. Mal fait. Pas fait. Autodidacte dans le domaine des arts, Robert FILLIOU dépasse le champ spécifique de la création artistique ; son esthétique s’inscrit dans un processus de renouvellement des valeurs appliqué à tous les secteurs d’activité.
Dossier du Centre Pompidou Paris sur cet artiste http://mediation.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-Filliou/index.html
Oeuvre de Robert Filliou La Joconde est dans les escaliers présentée à l'exposition Chefs-d'oeuvre ? au Centre Pompidou Metz
Daniel Spoerri, Tableaux-Pièges
"Chaque tableau que je colle, c’est le reflet d’un nombre incroyable d’actions et de réactions voulues, irréfléchies ou hasardeuses." Daniel Spoerri
Le repas hongrois (Tableaux-pièges, Le restaurant de la galerie J. Paris) mars 1963
Vaisselle, bouteilles, restes de repas, nappe, objets divers fixés sur deux plateaux de tables collés. Métal, verre, porcelaine, tissu sur aggloméré peint 103 x 205 x 33 cm
Galerie J. 8, rue Montfaucon, Paris VI. A l'occasion de l'exposition de Daniel Spoerri "723 ustensiles de cuisine" où s'est déroulé un Service Restaurant du 02 au 13 mars 1963. A l'issue de l'exposition, chaque table ayant servi aux repas est devenue un tableau-piège. Les restes du repas ont été fixé sur les tables, puis fixés au mur de la Galerie.
Oeuvre collaborative // Oeil cacodylate de Francis Picabia, 1921
L’exposition « 723 ustensiles de cuisine », organisée Galerie J. à Paris du 2 au 13 mars 1963, offre pour la première fois à Daniel Spoerri l’occasion de lier ses « tableaux-pièges » au fonctionnement d’un véritable restaurant, qu’il anime durant une semaine. Organisant des repas à thèmes (menus serbe, hongrois, suisse…) servis par des critiques d’art (Jouffroy, Ragon, Restany, etc.), Spoerri va transformer les tables abandonnées par les convives en « tableaux-pièges », fixant lui-même les reliefs de ces repas sur les tables pour les exposer – une fois redressées – aux murs du restaurant. Cette première opération de métamorphose d’un acte de « restauration » en œuvre d’art sera suivie par beaucoup d’autres (à New York en 1964, à Zurich en 1965, à Düsseldorf à partir de 1968, à Milan en 1975…). Spoerri fixe ainsi l’écoulement du temps et donne un statut d’éternité à la banalité d’une situation éphémère. Cette « mise en observation » des activités nutritionnelles s’illustrera à de nombreuses reprises : « Eat Art Gallery » à Düsseldorf (à partir de 1970), où artistes amis seront invités à réaliser des œuvres comestibles) ; organisation de repas commémoratifs (« La Dernière Cène, Banquet funèbre du Nouveau Réalisme » à Milan en 1970) ou encore rédaction par l’artiste de livres de cuisine. Par-delà le caractère festif de ces activités, qui rapproche Spoerri du mouvement Fluxus, le questionnement de ces pratiques humaines permet à l’artiste de dépasser l’esthétique de l’objet usagé pour atteindre une réflexion anthropologique. Devenues readymades, ces « natures mortes réelles » interrogent la fragilité de la frontière qui sépare l’art de la vie.
- Savoir décrire et analyser les performances de Gilbert et George
Revoir les vidéos des performances sur http://www.profartspla.info/index.php/cours-2/terminale/l-arts/832-controle-tl-2-fluxus-performance-et-marcel-duchamp
- The Singing Sculpture, 1969/1991
- Warp Dance (Distorsion danse) publiée sur Facebook en 2018 et lien avec Bend It
Performance : définition
Dossier de ressource du Centre Pompidou Paris : http://mediation.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-Performance/index.html
L'art de la performances par Gilbert et George
Gilbert Prousch (né en 1942 en Italie) et George Passmore (né en 1943 dans le Devon), se rencontrent le 25 septembre 1967 à la St. Martin's School of Art de Londres. Gilbert a commencé ses études d'art en Autriche et Allemagne, George en Angleterre.
Leur rencontre à Londres, dans le cours de sculpture d'Anthony Caro (artiste sculpteur minimaliste), est un véritable coup de foudre et ils vont fusionner dès cette époque en un être unique et signer leurs oeuvres de leurs seuls prénoms.
Dès 1967-1969, ils vont être au centre de leurs propres créations et exposer leurs corps dans la rue puis dans les musées pendant des heures (projets au fusain), vêtus d'un costume serré d'homme d'affaires ou "de banquier" des années 1950 (avec cravate et stylo Parker dans la pochette), immobiles ou se mouvant comme des automates à l'instar de sculptures vivantes, le visage recouvert de poudre de bronze, d'or ou d'argent, ou bien accomplissant des gestes du quotidien dans la répétition, tels que chanter, marcher, lire ou boire. En 1969, ils se heurtent au refus de la Tate Gallery d'y créer une crèche où ils joueraient Joseph et Marie entourés d'animaux vivants.
"Avoir toujours la mise élégante et soignée, être détendu, amical, poli et parfaitement maître de soi".
Cette performance (ou happening, c'est-à-dire œuvre réalisée par les artistes dans un temps et un espace donné de façon éphémère) a été conçue dans l'idée du couple d'être « sculpture vivante » et de créer de l'art pour tous.
Les deux artistes s'étaient vêtus de costumes, la peau recouverte de peinture métallique dorée, placés sur une table et mimaient une chanson de Flanagan and Allen « Underneath the arches », alors qu'un magnétophone est placé en dessous. Ils se placent donc telles des statues, sur un socle mais de façon à rendre cette sculpture vivante par leurs mouvements et le son émis. Or cette chanson n'est qu'un play back dont le spectateur n'est pas dupe puisqu'il voit clairement le magnétophone (pourtant ce n'est pas l'interprète original de la chanson). Les gestes des artistes sont saccadés, comme s'ils étaient des automates.
Gilbert et George veulent donc nous mettre face à une ambigüité :
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les sons produits dont l'origine est inconnue
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la limite mince (en apparence) entre homme et machine, la dénonciation de la mécanisation de la société du spectacle
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l'art et la vie sont liés, à la limite de la confusion, faisant de la vie des artistes une œuvre et inversement
- Savoir expliquer pourquoi Marcel Duchamp est reconnu comme le précurseur de l'art de la performance et de l'art conceptuel (lien avec Sol LeWitt par exemple).
Voir documents en bas de cet article http://www.profartspla.info/index.php/cours-2/terminale/l-arts/828-au-temps-des-avant-gardes-la-creation-une-affaire-commune
Duchamp et l'art conceptuel
Le travail artistique de Marcel Duchamp s’oriente très vite vers un travail intellectuel et surtout une conceptualisation de l’œuvre d’art.Pour parvenir à tout cela, Duchamp utilise, réinterroge et détourne la tradition esthétique de l'art. Après Duchamp, la réflexion esthétique et artistique ne sera plus jamais la même.
Photographie
Performance
La performance est une pratique qui définit une oeuvre par le moment de sa réalisation, c’est une oeuvre sous forme "d’évènement". L'artiste ne produit plus une peinture, un dessin ou une sculpture mais propose une action au public. Il est possible de connaître des performances par les traces mémorielles (vidéos, photographies, témoignages) que les artistes, commissaires d'exposition ou encore le public en ont gardées.
La performance se construit en réalisant une idée par un geste. Elle a historiquement toujours eu pour but de mettre en scène une forme d’expérimentation, d’ouvrir de nouveaux champs de recherche et d’engagement, de transgresser la norme, de questionner la production artistique et d’engager le spectateur dans le processus.
La performance a permis d’ouvrir un espace extrêmement large de pratiques interdisciplinaires et de croisement de ces pratiques avec les nouveaux médias. L’histoire de la performance a plus de 100 ans. Elle commence avec les premières actions des artistes du mouvement Dada et continue jusqu’aux performances engagées de la décennie 60-70 et continue jusqu’à nos jours. La réémergence de la performance dans la période qui a suivi la deuxième guerre mondiale, telle que décrite par l’artiste américain Robert Rauschenberg, traduit le désir de "combler le fossé entre l’art et la vie".
Cette intention se caractérise par un intérêt essentiel pour la société et pour la vie quotidienne, poussant le spectateur au coeur du travail artistique et, inversement, le travail artistique
Sculpture
La sculpture (du latin sculptura, de sculpere, tailler, graver) est l'art de produire, des volumes en 3 dimensions et des reliefs, soit en taillant au moyen du ciseau la matière dure, telle que le bois, l'os, l'ivoire, l'ambre, le fer, toutes les pierres (marbre), soit en façonnant (modeler) une pâte molle (argile), soit en coulant (mouler ou fondre) des matières comme le plâtre, le bronze, la cire dans des moules ciselés ou modelés d'avance.
Voir aussi à assemblage, modelage, moulage, taille directe, bas-relief, haut-relief et ronde-bosse, pratiques tridimensionnelles.
Peinture
Pratique bidimensionnelle, peindre est souvent considéré comme un remplissage. Peindre sans dessiner au préalable permet de faire évoluer cette représentation et de faire des choix en fonction d'intentions. Explorer la peinture en termes de formes, de passages d’une couleur à l’autre... permet de travailler avec la diversité des couleurs et d'apprendre à fabriquer ses propres couleurs. La peinture est également envisagée pour sa matérialité, son épaisseur. Elle peut se déposer en couches épaisses (empâtement) ou très liquides (glacis). Elle laisse voir les gestes et les traces des outils utilisés.
Le peintre Pierre Soulages « conçoit ses couteaux à peindre avec des morceaux de semelle de cuir, des raclettes de caoutchouc, de vieux pinceaux rigidifiés par la peinture, des tiges de bois, des planches brisées, toutes échardes dehors, d’autres encore entourées de chiffons... ». Cité dans le dossier du Centre Pompidou Paris
Voir le document sur le lexique des pratiques en arts plastiques sur Eduscol
Mots associés :
- Techniques de peinture : peinture à l'huile, peinture acrylique, gouache, peinture vinylique, techniques mixtes
- Touche du peintre (trace)
- Glacis # Empâtements
- Châssis (format)
- Chevalet
- Palette
- Les supports : toile, bois, carton, tissu, roche...
- Les outils : pinceau, couteau, brosse, doigt...
- Atelier # Pleinairisme
Voir une méthode d'analyse d'une oeuvre picturale
Voir l'affiche sur ce domaine artistique (en téléchargement).
Lumière
La lumière joue un rôle essentiel dans la perception de l’œuvre : elle la rend visible. Selon ses qualités, elle donne aux surfaces et aux couleurs des apparences différentes et produit des ombres essentielles à la compréhension des volumes en sculpture ou en architecture.
Voir le document sur le lexique des 9 notions en arts plastiques sur Eduscol.
Espace
L’espace est celui dans lequel l’œuvre s’inscrit matériellement. Il est donc essentiel de rencontrer des œuvres de visu afin de prendre conscience de leur existence matérielle au-delà des reproductions qui sont diffusées. En sculpture, on sera particulièrement attentif aux relations entre la matière et l’espace, dans lequel l’œuvre s’inscrit. De même, l’œuvre peut être conçue directement en relation au lieu dans lequel elle s’inscrit : en Land Art, certaines œuvres du Street Art, un retable, etc.
- L’espace est celui de l’artiste qui crée l’œuvre. Celui-ci est acteur avec son corps, il agit, bouge, évolue lorsqu’il réalise l’œuvre. Jackson Pollock effectue quasiment une danse lorsqu’il crée, Richard Long arpente le paysage dans lequel il crée.
- L’espace est celui du spectateur. « On ne regarde pas de la même manière une miniature, vue de près dans une sorte d’intimité, et une très grande peinture, qu’il faut prendre du recul pour bien voir ». Etienne Souriau, Vocabulaire d’esthétique, Éditions PUF, p. 685
Le spectateur peut être amené à tourner autour d’une sculpture, déambuler dans une installation etc.
- L’espace est enfin celui de l’œuvre. Celui-ci peut être un espace représenté : « Un tableau peut représenter une tranche minime d’espace (dans un portrait, une nature morte) ou de grandes profondeurs, comme un paysage aux vastes horizons. » Etienne Souriau, Vocabulaire d’esthétique, Éditions PUF, p. 687
- L’espace est également celui du tableau, comme le souligne le peintre Maurice Denis : « se rappeler qu’un tableau, avant d’être un cheval de bataille (...) ou une quelconque anecdote, est essentiellement une surface plane recouverte de couleurs en un certain ordre assemblées ».
Voir le document sur le lexique des 9 notions en arts plastiques sur Eduscol
Bronze
Alliage composé de cuivre et d’étain. Il est souvent utilisé pour reproduire par coulage dans un moule des sculptures dont les originaux sont en plâtre, en terre ou en tout autre matériau. La couleur du bronze peut varier de l’or au brun en passant par le vert, selon la proportion de ses composants.
Voir aussi à sculpture, moulage, pratiques tridimensionnelles.
Corps
Temps
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Le temps peut être lié à la narration. La narration est l’acte de langage par lequel on raconte quelque chose. Les éléments du langage des arts plastiques permettent ainsi de raconter de manière visuelle. La relation entre narration et temps est évidente dans un film, une vidéo ou une bande dessinée (accélération ou ralentissement dans la narration). La Tapisserie de Bayeux, 70 mètres de long, réalisée au XIe siècle retrace l’histoire mouvementée de la conquête du trône d’Angleterre par Guillaume le Conquérant.
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Le temps représenté dans l’œuvre peut être suggéré par un mouvement, la vitesse, par une répétition d’un même personnage évoquant un déplacement (dans les œuvres du mouvement futuriste, par exemple). Le temps peut être arrêté tel un instantané photographique (Le Sacre de Napoléon, David 1806-1807). L’œuvre peut rendre compte de moments fugaces (Série des Meules, Monet, plus d’une vingtaine de toiles vers 1890).Dans le cas d’une image fixe, le spectateur (re)construit mentalement le récit, à partir d’une répétition de formes, la mise en scène de personnages, le hors champ, une action arrêtée, une profusion de détails, une succession d’événements, l’organisation dans l’espace de l’œuvre etc. Il est possible également de faire cohabiter plusieurs temps dans un même espace, comme cela est l’usage dans les représentations du Moyen Âge.
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Le temps est également celui de la création de l’œuvre, pouvant être rendu lisible par l’artiste. Il est également celui qui s’écoule depuis la création de l’œuvre, qui peut occasionner des changements, parfois voulus comme dans certains bâtiments en architecture par exemple ou encore des altérations nécessitant une restauration.
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Le temps est celui de la contemplation de l’œuvre par le spectateur.
Voir aussi à temporalité
Voir le document sur le lexique des 9 notions en arts plastiques sur Eduscol
Plan
Dans une peinture, partie définie par sa distance au spectateur. Les plans suggèrent un espace en profondeur. Le premier est celui qui se trouve le plus en avant par rapport au point de vue du spectateur, les autres s'échelonnent dans la profondeur jusqu'à l'arrière-plan.
Au cinéma, le plan est une unité de temps, une prise de vues, comprise entre la mise en marche de la caméra et son arrêt. Pour simplifier, le plan est la scène filmée entre les deux mots magiques du tournage, « Action ! » et « Coupez ! ». Un ensemble de plans situés dans le même temps et dans le même lieu est une séquence. En résumé, le plan est le morceau de film tourné sans interruption et sélectionné au montage entre deux raccords.
En architecture, le plan de sol est une vue de dessus qui représente la disposition des espaces dans un bâtiment, à la manière d'une carte, pour un étage du bâtiment. C'est une section horizontale d'un bâtiment (à un mètre au-dessus du sol), représentant notamment les murs, les portes et les fenêtres. Le plan de masse est destiné à montrer une vue d'ensemble d'un projet, du dessus, incluant les limites de propriété, les accès, et les structures environnantes et les connexions aux réseaux (eau, électricité, communications...).
Voir aussi à échelle des plans.